BizLab d’Airbus) est la clé pour innover. Mais sans changer fondamentalement de paradigme, quelle marge de manœuvre ont ces entreprises pour se réinventer ? À défaut d’une formule mathématique absolue, David Rowan a identifié dix approches à appliquer sans réserve pour faire entrer l’innovation dans son organisation.
Le modèle hiérarchique a montré ses limites : la distance managériale limite la compréhension des besoins des utilisateurs finaux. Pour innover, une entreprise doit accepter de rendre le pouvoir de décision à ses collaborateurs. L’exemple de Supercell est inspirant. Dans cette startup finlandaise de jeux vidéos (à l’origine notamment de Clash of Clans), les équipes choisissent de créer (ou tuer) un projet sans que leur CEO ait son mot à dire.
Les coûts de production n’ont jamais été aussi bas. Pour se différencier, l’innovation doit venir du service, et non plus du produit seul. Pour contrer la baisse de son chiffre d’affaire, la librairie Heywood Hill a proposé un service de curation personnalisée de livres qui l’a propulsé au rang de librairie la plus cotée de Londres. Sur le même modèle, en réponse aux start-up empiétant peu à peu sur leur marché, la banque finlandaise Op Bank a imaginé une assurance doublée de services de soin, permettant de proposer une couverture à la fois efficace et bon marché à ses clients.
Avec 1,3 million d’habitants, l’Estonie était loin de peser sur la scène internationale. Mais c’était sans compter l’idée du génial Kaspar Korjus, créateur de l’e-Residency. Pour la modique somme de 100€ et sans même se déplacer, n’importe qui peut devenir résident estonien, créer une entreprise, bénéficier des services et des ressources du pays… Prochaine étape pour transformer ce petit pays en véritable plateforme : la création d’une crypto-monnaie, qui devrait booster les investissements extérieurs.
Mais encore, il faut identifier ses « angles morts », permettre les collisions, tenter de résoudre les maladies génétiques, plus largement adopter les nouvelles technologies, et probablement la plus importante de toutes les leçons : ne pas hésiter à exploiter les crises.
Ce n’est qu’en intégrant ces approches clés essentielles dans son fonctionnement que l’on pourra se détacher des nombreuses innovations inutiles qui pullulent le marché, et que l’on arrivera, de façon claire et limpide, à suivre la voie de la « non-bullshit innovation ».