On peut encore innover en entreprise... Si, si !
Pour vous aider à patienter jusqu’à l’année prochaine, l’équipe USI continue sa série de sélections thématiques des conférences 2015 et celles des éditions précédentes. Ce mois-ci, nous sommes ravis de vous faire découvrir nos trésors cachés pour innover !
Surfer sur la vague digitale, réinventer son “core business” grâce aux technologies, découvrir de nouveaux leviers de création de valeur, faire face à la déferlante d’acteurs numériques… Tels sont les enjeux auxquels les entreprises doivent faire face aujourd’hui. “Innovate or die” semble donc être plus que jamais l'alternative ultime des entreprises, comme l'a rappelé Mark Randall, VP Creativity chez Adobe, lors de sa conférence le 3 juillet dernier.
Cependant, innover ne va pas de soi en entreprise. Croyant stimuler l’innovation, nombreux sont ceux qui investissent une belle partie de leur budget de R&D dans des collaborations avec des universités ou des “research labs” - ces équipes condamnées à porter seules l’innovation des entreprises sur leurs épaules. Et si ces innovations “descendantes” - selon Mark Randall - avaient l’effet inverse et engluaient l’entreprise dans un modèle traditionnel, qui ne convient plus à l’époque dans laquelle nous vivons ? Une époque où tout est ouvert, où tout le monde et tous les employés peuvent devenir les innovateurs de demain. Car l'innovation est avant tout une affaire de culture et il est grand temps de changer !
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"Arrêtez de jouer HIPPO" et libérez les initiatives innovantes !
“Arrêtez de jouer Hippo” - Highest paid person’s opinion - implore Mark Randall. La personne la plus haut placée n’a pas toujours raison… “Il faut être créatif mais pas trop quand même” est souvent le mot d’ordre en entreprise. Or, c’est précisément cet état d’esprit qui empêche les solutions réellement innovantes d’émerger, explique Luc de Brabandère, Fellow au BCG, lors de sa conférence USI en 2009. “Pas une seule idée dans ce monde n’est née bonne. Cela paraît idiot, mais on se comporte comme si c’était le cas”... Exiger d’emblée que ses collaborateurs arrivent avec des solutions viables est une erreur qui amène à la censure, et ne laisse place ni à l’innovation ni à la créativité…
Deux notions que Luc de Brabandère prend d’ailleurs soin de différencier :
“L’innovation, c’est dans la continuité, c’est incrémental : la même chose en mieux, en une différente couleur, en plus joli. La créativité est la rupture. Ça fait mal, ça fait peur. C’est là un des premiers paradoxes de l’innovation : plus on innove et moins on est créatif.”
Mais être professionnellement innovant ou créatif reste encore compliqué. Le cadre trop restreint proposé par les entreprises traditionnelles empêche de tenter des projets ambitieux, au-delà même du business core, déplore Christian Monjoux, Professeur à Oxford et spécialiste du management, lors de sa conférence en 2014.
Innover... oui, mais comment ?
À travers notre playlist USI spéciale innovation, découvrez les pratiques radicales qui font leur succès de certaines entreprises numériques :
Vos employés sont tous des innovateurs potentiels, l’exemple Adobe
Donner les moyens à ceux qui ont des idées et l’envie d’innover, tel est le concept de la la Kickbox d’Adobe. N’importe quel employé peut en demander une, qu’il appartienne aux ressources humaines ou à la maintenance. La Kickbox, c’est une carte de crédit prépayée de 1 000 dollars, accompagnée d’indispensables barres chocolatées et de cartes de café prépayées pour stimuler la créativité. Les idées n’ont pas été choisies et toutes ont été financées, sans que personne ne juge le processus. “On pourrait avoir tort et dire que c’est une idée stupide, alors que ce pourrait être une bonne idée” explique Mark Randall.
L’objectif d’Adobe ? Diminuer le taux d’échec de l’innovation !
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Privilégier un peu plus les “rebels”
Les rebels, ceux qui sont hors du cadre, ceux qui ne respectent pas le process, qui agacent… Ce sont eux qui font bouger les lignes. À l’instar des entrepreneurs, des innovateurs qui, insatisfaits de l’état actuel des choses, sont aujourd’hui reconnus comme source de disruption et donc d’innovation. Ils ont compris que pour innover ”il ne faut pas penser pour changer, il faut changer pour penser” comme l’annonçait déjà Luc de Brabandère...
Et le meilleur conseil pour y parvenir, c’est Christian Monjou qui nous l’offre en 2014 : “Quand on viendra vous dénoncer une personne de votre équipe comme étant quelqu’un qui fait du salopage, qui fait de la transgression, qui fait de la subversion, qui fait de la destruction… Alleluia, vous avez trouvé vos innovants !”
>> Voir la conférence de Christian Monjou
Liberté et responsabilité, l’exemple Netflix...
Moins de procédures pour plus d’innovation !
“Vous devez être à l’aise avec l’ambiguïté. Nous n’avons pas de procédures, nous n’avons pas de règles, vous devez déterminer par vous-même ce que vous devriez faire”. Le fonctionnement de Netflix, expliqué ici par Adrian Cockcroft, permet d’instaurer une culture d’entreprise empreinte de créativité, d’autodiscipline, et de développer le sens de la responsabilité.
Les employés doivent être libres de quitter l’entreprise quand ils le souhaitent. Ils doivent avoir envie de rester pour la bonne et simple raison qu’ils sont passionnés par ce qu’ils font, et qu’ils sont correctement payés. Enfin, ils doivent surtout avoir la liberté de décider comment utiliser leur temps et comment s’organiser. Mais si cette liberté est fondamentale, il faut néanmoins agir de manière responsable, dans l’intérêt de la société. Si quelqu’un se comporte mal dans un système, il faut l’en exclure.
>> Voir le compte-rendu de la session d’Adrian Cockcroft
>> Voir la vidéo d’Adrian Cockcroft sur notre chaîne YouTube