Pourquoi la chance sourit-elle aux audacieux ?
« En disant : « j’ai de la chance », j’aide la chance » !
Pour le psychologue Richard Wiseman, « La chance ce n’est pas ce qui vous arrive, mais ce que vous allez faire avec ce qui va vous arriver ». Philippe Gabilliet, speaker USI 2015, insiste sur ce point : « En disant : « j’ai de la chance », j’aide la chance ». Depuis l’antiquité, il faut faire preuve de courage pour diriger la cité, d’un « mélange de volonté et de lucidité » précise Philippe Gabilliet. Face à une situation où l’on pense être impuissant, il faut mettre la lucidité aux commandes. Le courage est certes nécessaire face à des situations imposées comme la crise, la maladie ou l’adversité. Mais ces situations peuvent aussi se déclencher, par exemple, en choisissant de miser sur l’innovation ou d’effectuer une restructuration.
Faire de la chance son ami est primordial !
Aujourd’hui, nous ne faisons plus la distinction entre le temps et le temps favorable, comme le faisaient les Grecs à l’Antiquité. Pourtant, ce second avait son propre pilote : le dieu Kairos. C’est à nous désormais de prendre les commandes de ce temps favorable, ce qui se traduit concrètement en installant une intention, un projet, un désir et même un rêve. Surtout, il faut « se tenir prêt à rencontrer l’inattendu » avertit le spécialiste de la gestion, également reconnu pour son Eloge de l’optimisme.
En définitive, le vrai chanceux est celui qui ose, car, pour citer Abraham Lincoln : « des choses peuvent arriver à ceux qui attendent, mais uniquement celles laissées par ceux qui foncent ». L’audace, c’est oser agir et braver les convenances, dépasser ses limites en dépit du risque et de ses propres peurs.
Le philosophe Alain disait de l’audace qu’elle est « une témérité dirigée », et que celle-ci peut devenir dangereuse. Il faut savoir jusqu’où aller trop loin. Pour ceux qui innovent, demain est déjà trop loin.
« Il faut vivre en audacieux responsable », encourage Philippe Gabilliet.
Même s’il est bon de sortir de sa zone de confort, rien ne nous y oblige. Il faut prendre le risque d’agir sur ce qui peut être changé, mais ne pas gaspiller son énergie sur des choses qui ne peuvent l’être. A moins, éventuellement, d’être immortel !
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L’excès de conformité, la mort de l’innovation ?
La force des courageux sera de trouver des leviers là où d’autres ne les ont pas encore actionnés. Philippe Gabilliet recommande d’éviter de demander conseil à des experts, car cela nous empêchera de s’égarer, ce qui est essentiel. Le destin de Christophe Colomb l’illustre à merveille ! « Nous risquons de mourir par excès de conformité, car il existe une haine du risque », regrette-t-il. Il faut savoir ouvrir de nouvelles portes, sans savoir ce qu’il y a derrière, et dans l’entreprise, ces portes peuvent ouvrir sur un nouveau territoire ou de nouvelles relations.
« Il faut accepter de bifurquer » plaide Philippe Gabilliet pour qui « l’imprévu ne peut apporter des choses formidables que si on l’a installé en soi. Pour que l’inattendu vous réponde il faut déjà qu’il y ait une question ». Jean Monnet déclarait : « Ce n’est pas l’impossible qui pourrait demain nous désespérer, mais l’idée du possible qu’on n’a pas osé atteindre ».
Et plus on a l’audace de travailler sur des choses qui ont vocation à être temporaires et inadaptées, plus on fait avancer le système.
"Toute époque et toute génération ont besoin de leurs fous, même les plus sages ont besoin d’hommes de folie."
Puisque la meilleure façon d’atteindre son objectif est d’aider ceux dont on a besoin à atteindre les leurs, Philippe Gabilliet met chacun au défi de « devenir une opportunité pour les autres ». A bon entendeur !