conférence USI en juin dernier.
La vie n’a de sens que si elle est mise au service d’un projet, de quelque chose d'extérieur qui viendra la justifier. “Eh bien c’est pareil pour le travail”.
Pour Julia de Funès, nous vivons une réelle crise du sens. Tout d’abord parce que nous ne savons pas ce que nous faisons ! Les intitulés de postes sont de plus en plus énigmatiques (chef de projet en tout genre) et les métiers ne sont plus des talents mais des techniques. “Mais une technique est un moyen, pas une finalité. L'absurdité c’est de faire du moyen une fin !”
Gagner de l'argent pour gagner de l’argent n’a pas de sens. Appliquer des process pour appliquer des process non plus. “Se poser la question de la finalité : c’est ça l’intelligence humaine !”
Par le questionnement, la compréhension de nos actions, l’interrogation, nous avons le pouvoir de sortir des process, des carcans… et de déjouer l’absurde.
Etymologiquement, la confiance (cum fides) signifie que l’on se fie à quelqu’un. Teinté de religieux, le terme traduit une forme de croyance envers l’autre, une foi. La personne qui accorde sa confiance fait preuve de vulnérabilité, et cela implique forcément une part d’incertitude.
“La confiance est une relation asymétrique, résume Julia de Funès. Il n’y a pas de relation prévisible, on dit d’ailleurs “donner sa confiance”.
Or tout dans l’entreprise est fait pour garantir précisément le contraire. La valorisation de l’assurance personnelle, les relations contractuelles… L’avenir est terriblement visible et les relations sont symétriques ! Tout le contraire du risque dont nous avons pourtant cruellement besoin.
“Pourtant, un manager qui dit qu’il ne sait pas m’inspire plus confiance !” remarque la philosophe.
Seule cette confiance – ou plutôt de cette incertitude – mutuelle pourra conduire la relation hors du cadre.
“On ne peut pas être autonome si l’on est pas dans l’incertitude, le sens et la confiance. C’est là que nous aurons affaire à l’humain.”
Vous pensez malgré tout que l’autonomie est un discours élitiste ? Que certaines personnes ne sont pas capables d’évoluer sans un encadrement strict ? Qu’à cela ne tienne, conclut Nicolas Bouzou : “Ce sont les bons que vous avez besoin d’attirer et garder. Alors faites des organisations pour les bons ! Les autres resteront, ne vous en faites pas !”.
https://www.youtube.com/watch?v=_ysN2PQDwO4&t=3s
USI Connect, c’est la qualité des intervenants et du contenu d’USI pendant une matinée, sur un sujet précis. C'est aussi l'occasion de retrouver des speakers USI plébiscités lors d'une conférence intimiste au coeur de Paris.
Au programme : 1h30 de conférence, 30 min. de questions / réponses en direct avec les speakers.
Le précédent USI Connect avait accueilli l'incontournable Luc de Brabandère, philosophe, mathématicien et 3 fois speaker à l'USI, pour une conférence passionnante sur la créativité dans un monde numérique (lire le compte-rendu)
“USI est le bon endroit pour parler de l’avenir de façon approfondie, sans langue de bois et avec confiance" Nicolas Bouzou
Economiste et Directeur Fondateur de la société d’analyse et de prévisions économiques Asterès, Nicolas Bouzou nous avait étonnés à l’USI 2017 avec sa vision du travail en 2020. Libéral convaincu, il est également l’auteur de plusieurs ouvrages, dont L’innovation sauvera le monde et Le travail est l’avenir de l’Homme.
Véritable coup de coeur d’USI 2018, la philosophe Julia de Funès a travaillé 6 ans en entreprise avant de créer sa propre structure et d’intervenir auprès d’entreprises telles que : Thales, Edf, Adidas, Canal +, Deloitte, Axa, Accenture, etc. Elle est particulièrement attachée à faire comprendre à chacun comment la philosophie permet de remettre en cause nos idées reçues et décrypter avec un regard décalé les enjeux du monde des affaires.
Leur ouvrage collectif La Comédie (in)humaine se place en tête des meilleures ventes de la rentrée depuis sa sortie (classement l’Express).